Plan Ecoantibio en France : pré-bilan avant l'échéance de 2017

Le plan EcoAntibio tunisien en élevage a été lancé il y a bientôt 2 ans à l'occasion de la journée scientifique Dick-Ceva du PAMED 2014. Le projet est depuis porté par le GTVTunisie.

Ce plan a démarré en 2012 en France et un point a récemment été réalisé par la mission d'animation des agrobiosciences (www.agrobiosciences.org) au sujet de l'état d'avancement de ce projet en France.

 

Depuis la lancée du plan Écoantibio en France, les acteurs du sanitaire dans le domaine vétérinaire se mobilisent sur les enjeux de la réduction de l’antibiorésistance autour de la promotion d’une démarche préventive.

Ainsi, une centaine de techniciens d’élevage et de vétérinaire se sont réunis lors du colloque « Écoantibio 2017, réduire l’utilisation des antibiotiques vétérinaires : diminuer c’est possible »  à l’école nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT).

L’objectif étant d’engager tous les acteurs de la santé animale, de façon concrète, dans une approche globale de la santé pour une meilleure prévention des maladies animales à travers le partage d’expérience et des témoignages.

A cette occasion Olivier Debaere, chargé de la santé publique en élevage au ministère de l’agriculture à fait une mise au point et un rappel des objectifs lors de son intervention. L’objectif quantitatif du plan écoantibio 2017 est de réduire de 25% l’usage des antibiotiques en 5 ans. Au-delà de l’objectif quantitatif, le plan Ecoantibio a des objectifs qualitatifs, à savoir l’amélioration des bonnes pratiques d’élevage, la formation, la sensibilisation. Tous les efforts vont dans le sens de la réduction de l’utilisation des antibiotiques d’importance critique.  

 

 

 

Pour ce faire, il faut favoriser le développement de la prévention médicamenteuse, c'est-à-dire la pratique de la vaccination à chaque fois que c’est possible et la prévention non médicamenteuse par l’amélioration des conditions d’élevage, un environnement hygiénique acceptable et une gestion sanitaire rigoureuse.

 

Pour quantifier les résultats de ce plan, le suivi de l’évolution de l’indicateur d’exposition de l’élevage aux antibiotiques (ALEA) depuis 1999 montre une croissance de cet indicateur jusqu’à atteindre son maximum, faisant un palier sur 2 à 3 ans et en 2007, pour décroitre ensuite jusqu’à 2015. Cette diminution de l’indicateur d’exposition témoigne de l’engagement du couple éleveur-vétérinaire qui ont agit en tandem pour atteindre ce résultat.  

Au-delà  des chiffres, les efforts réalisés ont conduit à un réel changement dans les pratiques d’élevage, le développement du bien être animal, la prise de conscience des enjeux  pour le bénéfice des filières de production. Des actions de formation, d’information et de sensibilisation des éleveurs, des vétérinaires, chercheurs, du consommateur ont consolidé le lobbying auprès des partenaires nationaux et internationaux. Il y également un effort de partage en dehors des frontières européennes car le défi est mondial et majeur.

 

 

 

Tout doit être géré dans une démarche globale «  One Health » et avec beaucoup de bon sens. Aujourd’hui les 40 mesures du plan sont amorcées, reste à inscrire les bons résultats dans la durée, poursuivre et maintenir les actions. Par exemple la première compagne de sensibilisation dans le domaine de la médecine humaine qui avait pour slogan «  les antibiotiques ce n’est pas automatique »  a été mené de la même manière auprès des propriétaires d’animaux de compagnie en 2014 avec une modification du slogan  « les antibiotiques pour nous non plus ce n'est pas automatique » et elle a été encore une fois adoptée pour les  éleveurs de bovins en 2015 avec le slogan « Nourri, logé, vacciné » pour promouvoir la vaccination.

 

 

Les réalisations sont encourageantes et il faut rappeler que, à défaut d’action, si rien n’est entrepris dans aucun pays et par aucun pays, le nombre de décès dans le monde par antibiorésistance dépassera de loin le nombre de mort par le cancer et les accidents de la route.

 

 

 

 

  

La Tunisie est aujourd'hui le seul pays d'Afrique engagé dans cette démarche. Notre devoir est de réussir ce challenge et d'entraîner les autres pays du continent dans ce sillage.

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