Approche diagnostique des mammites en élevage bovin laitier

En Tunisie les mammites constituent une pathologie majeure dans l’élevage bovin laitier. 30%  des vaches laitières sont réformées à causes des mammites. Des travaux réalisés par l’école Nationale de Médecine Vétérinaire de Sidi Thabet ont conclu que les mammites cliniques représentent 20% et 40% des pathologies dans les élevages concernés par ces travaux.

Les mammites sont importantes sur le plan économique car elles engendrent des pertes pour l’élevage bovin :

  • Diminution de la production du lait,
  • Augmentation des charges sanitaires
  • Et réformes précoce des vaches

 

Toute fois il faut leur accorder toute l’attention sanitaire nécessaire quand il s’agit de la gestion de la santé de la mamelle. La glande mammaire a une phase fonctionnelle productive dont le produit est le lait et une phase fonctionnelle non productive, le tarissement, phase très importante pour la préparation de la prochaine lactation.

 

L’approche diagnostique  pour les mammites cliniques se base sur la collecte des informations épidémio-cliniques dans l’exploitation et autour du cas, l’examen clinique de la vache atteinte et l’examen visuel du lait dans un bol à fond noir.

 

 

Ainsi donc  le vétérinaire dispose de données lui permettant de prendre une décision quant à :

- la conduite à tenir pour le traitement de la mammite et prévenir la survenue de mammites chez d’autres vaches laitières dans l’exploitation quel que soit le modèle,

- les mesures correctives sur la conduite hygiénique de l’élevage pour la mammite environnementale type E.coli,

- le schéma thérapeutique pour la mammite contagieuse type staphylococcique.

 

Par exemple, Face à une mammite clinique à E.coli, il est recommandé de réaliser une fluidothérapie et d'administrer par la voie parentérale, MarboxÒ, l’antibiotique de choix contre les mammites colibacillaires.

 

 Marbox a une activité bactéricide. La posologie est de 2ml/100kg de poids vif pendant 3 jours par voie sous-cutanée, la première injection pouvant être pratiquée par voie intraveineuse. L’antibiothérapie doit être associée à un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) ou un anti-inflammatoire stéroïdien (AIS) en fonction de l’état physiologique de la vache, gestante ou non. Enfin pour une évolution favorable du cas il faut faire l’évaluation de l’efficacité thérapeutique 48 heures après la première injection.

 

Aspect du lait lors de mammites :

 

Toute en ayant comme objectif la prescription raisonnée des antibiotiques et pour garantir la réussite de votre intervention sur l’exploitation dans sa stratégie globale de maitrise des mammites et l’antibio-résistance, il est fortement recommander de prélever  le lait avant toute mise en place d’antibiothérapie pour des analyses de bactériologie et antibiogramme. Le prélèvement doit se faire tout en respectant les bonnes pratiques de prélèvement et d’asepsie.

Dans la gestion sanitaire de la santé de la mamelle,  la bactériologie permet de définir le modèle épidémiologique des mammites et l’antibiogramme permet de construire un historique sanitaire et un référentiel en matière de lutte contre l’antibiorésistance dans l’exploitation concernée : pensez systématiquement à enregistrer vos résultats !

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