Médicament vétérinaire et enjeux globaux

LES VRAIS ENJEUX DU MEDICAMENT VETERINAIRE : Ceva AXIS N°1, novembre 2011.

Le médicament vétérinaire n’est pas une finalité en soit.  De nombreux enjeux en dépendent directement ou indirectement, et à la lumière desquels le médicament vétérinaire doit être analysé de façon pertinente, loin de tout corporatisme ou de la prise en compte d’intérêts individuels.

Il convient donc de définir et préciser ces enjeux concrets spécifiques ou non :

- Enjeux de Santé Publique :

Les problématiques des résidus de médicaments dans les denrées animales avec les risques toxicologiques afférents ; une explosion des phénomènes d’antibio-résistances liés à l’usage anarchique des antibiotiques et la qualité microbiologique des denrées animales et risques toxiques et infectieux afférents (salmonellose, listeriose, …) enfin une maîtrise des zoonoses (brucellose, rage, …).

- Enjeux économiques :

Performances en élevage et balance commerciale : les index de performances, indices de consommation, reviennent, finalement, à évaluer le coût de la facture d’importation des matières premières entrant dans la composition de l’alimentation animale, c’est-à-dire, entrant dans le coût de production de ces denrées. Pour rappel, et par exemple, le coût de l’aliment représente environ les deux tiers du coût de production d’un poulet de chair. Trop souvent, il est oublié, ou même pas compris que le médicament vétérinaire est un outil essentiel permettant d’atteindre ou  non les performances attendues.

Performances en élevage et production de protéines animales de qualité en quantité suffisante : contribution à la satisfaction des besoins alimentaires de chaque personne.

Exportations de denrées animales : maintien et / ou l’obtention de nouveaux agréments, notamment en CEE.

Tourisme : de la qualité des « exportations de denrées animales in situ » dépend la sécurité alimentaire des touristes. Cela contribue donc à l’image positive ou non de la destination « Tunisie » auprès des publics et professionnels étrangers. A titre d’exemple, on peut imaginer l’effet médiatique désastreux qu’aurait à l’étranger un épisode de toxi-infection alimentaire collective dans un hôtel qui atteindrait plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de touristes, et entraînant même des décès.

Industrie pharmaceutique nationale :

  • maintien ou création d’emploi, notamment de cadres ;
  • maintien ou développement d’un savoir faire spécifique ;
  • gain de parts de marché à l’export (devises) ;
  • recettes fiscales locales ;
  • investissements étrangers dans les outils de production  tunisiens.

Industrie agro-alimentaire nationale :

La problématique de la régularité et de la qualité des approvisionnements, des résidus de médicaments dans le lait bloquant les industries fromagères, …

- Enjeux écologiques :

La dissémination de résidus de médicaments dans le milieu extérieur peut, dans de nombreux cas, avoir un impact, d’une part sur la faune sauvage et sur l’écosystème en général, et d’autre part sur la santé humaine, via notamment la contamination des nappes phréatiques.

- Enjeux politiques :

La façon dont, in fine,  le cadre réglementaire, juridique, fiscal, permet ou non à des entreprises étrangères d’évoluer dans un cadre cohérent et loyal, contribue à l’image de la Tunisie et à l’attrait qu’elle peut exercer ou non auprès d’investisseurs étrangers actuels ou nouveaux, tant dans le domaine pharmaceutique que dans tout autre secteur d’activité.

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