Saviez-vous que le chiffre d’affaires du médicament vétérinaire atteint à peine … 0,04% du PIB tunisien ? Autrement dit, et contrairement aux idées reçues de celles et ceux qui ne mettront jamais un pied dans un élevage ou qui ne verront jamais un compte d’exploitation de l’un de nos élevages nationaux, l’enjeu économique du médicament vétérinaire ne réside absolument pas dans sa facture !
Quelques chiffres pour fixer définitivement les idées : le coût des vaccins vétérinaires représente moins de 1% du coût de production d’un œuf de consommation ou d’un kg de viande de poulet … contre plus de 80% pour l’aliment qui est constitué à plus de 90% de maïs et de soja importés !
Pour la seule production nationale de poulet de chair, une baisse de 0,1 point de l’indice de consommation se traduirait par une économie en devises – correspondant aux matières premières importées – de près de 5 millions de Dinars tunisiens !
A l’heure où nos réserves en devise ont fondu comme neige au soleil, il est capital de savoir et comprendre où se situent réellement les gisements d’économie …
Résolument, la place économique du médicament vétérinaire est très faible si on considère son coût marginal, mais cette même place est extrêmement importante si l’on veut bien considérer le levier extraordinaire de performances que peut représenter ce même médicament.
Il existe cependant une posture démagogique et archaïque chez certains décideurs, déclarant sans autre argument que celui de leur auto-persuasion, qu’il « faut baisser le coût des médicaments vétérinaires ». Cette posture, que Ceva Santé Animale Tunisie a dénoncée publiquement et par écrit, bien avant le 14 janvier 2011, demeure encore solidement ancrée chez certains, reliquat d’une politique banaliste dépassée et dogmatique.
Il faut savoir se poser la question suivante avec honnêteté et courage : « si les médicaments vétérinaires étaient gratuits, les éleveurs seraient-ils plus riches, le pays serait-il plus prospère ? ». Le vrai problème, en Tunisie comme dans de nombreux autres pays est de pouvoir assurer et financer un accès raisonné aux soins pour les éleveurs qui seul, est créateur de valeur pour l’économie nationale.
Et à l’inverse de la médecine humaine où le médecin se finance par ses seuls honoraires, il n’existe nulle part dans le monde de modèle de soins vétérinaires réellement efficaces en production animale sans qu’une partie de ces soins ne soient financés par le médicament vétérinaire …