Les résidus antibiotiques dans les denrées alimentaires d’origine animale : 5ème rencontre de l’AMSSA

  L’Association Maghrébine de Sécurité Sanitaire des Aliments (AMSSA) est une association qui organise des cycles de rencontres avec le grand public, des conférences/débats introduites par des présentations veillant à donner les principaux points de...

 

L’Association Maghrébine de Sécurité Sanitaire des Aliments (AMSSA) est une association qui organise des cycles de  rencontres avec le grand public, des conférences/débats introduites  par  des présentations veillant à donner les principaux points de vue sur les sujets traités.

La 5ème rencontre tenue le 28 Mai 2014 à la maison de la culture IBNO RACHIQ à Tunis répond à l’appel lancé par la Direction Générale des Services Vétérinaires (DGSV) lors de la réunion du 22 avril 2014 à laquelle ont été conviés divers représentants des parties prenantes et de la vie civile afin de leur demander de travailler de concert pour sensibiliser tous les intervenants sur le problème des résidus de médicaments vétérinaires dans les aliments d’origine animale : une grande première !

L’AMSSA a proposé ce thème : « les résidus d’antibactériens dans les denrées d’origine animale : Evaluation, gestion et communication sur ces risques en Tunisie ». Ceva Santé Animale était  présent à cette 5ème rencontre, d’une part, pour informer les parties présentes de la tenue de la 9ème journée scientifique Dick-Ceva sur le thème « Plan Ecoantibio pour la filière aviaire : Pourquoi ? Comment ? » Organisée en marge du Pamed le 4 juin 2014, d’autre part pour enrichir le débat, et ce en insistant sur l’importance de la collaboration entre les autorités compétentes et les professionnels de l’industrie pharmaceutique.

À l’ouverture de la conférence/ débat, Madame la présidente Dr Thouraya ANNABI ATTIA a évoqué les pertes que peuvent engendrer la présence de résidus dans les denrées alimentaires d’origine animale, pour l’industrie de transformation, également les dangers directs et indirects pour le consommateur.

Dr Sabeur MANSOUR de l’Agence Nationale de Contrôle Sanitaire et Environnemental  des Produits (ANCSEP) a souligné lors de son intervention surles Risques sanitaires liés aux résidus d’antibiotiques dans les denrées d’origine animalel’intérêt du laboratoire d’analyse  pour le dosage des résidus dans les denrées afin d’évaluer le risque d’apparition des réactions allergiques déclenchées chez les personnes sensibles à certaines familles d’antibiotique du fait de la consommation d’alimentaires contenant des résidus. Il a également soulevé les risque d’allergies croisées entres nombreuses familles d’antibiotique et le problème de l’antibiorésistance que se soit chez l’homme ou chez l’animale. 

Dr Amira MKAOUAR de la DGSV a présentéle Plan national de surveillance des résidus de médicaments vétérinaire dans les DAOA.Outre la surveillance et le contrôle de la présence ou de l’absence de résidus d’antibiotiques utilisés en médecine vétérinaire dans les denrées, le plan a permis de déceler la présence de résidus d’antibiotiques interdits chez les animaux ; le contexte post révolution fait que ces produits sont introduits clandestinement et se retrouvent dans notre  assiette. Dr Amira MKAOUAR a évoqué l’urgence de sensibiliser le consommateur aux risques liés à la présence de résidus d’antibiotiques  interdits sur sa santé et la santé des générations futures.

Dr Nadia Ben HAMDANE de la Direction d’Inspection Pharmaceutique a présenté le système national de contrôle et d’inspection des médicaments vétérinaire.En effetles agents de la DIP inspectent les établissements de l’industrie pharmaceutique, les grossistes et les officines une fois tous les trois ans.

Enfin, on est rassuré sur la consommation de poisson d’élevage comme l’a indiqué M.Karim GARNAOUI, PDG d’Aquaculture tunisienne à Chott Meriem. Lors de son intervention en tant que professionnel de l’industrie agroalimentaire, Mr Garnaoui a insisté sur le fait que les traitements antibiotiques en élevage de poisson sont quasiment nuls, voire absents, surtout pour les élevages en mer. Toutefois la démarche de contrôle au sein d’un établissement d’aquaculture fait intervenir un tiers parti, les autorités compétentes des pays importateurs de produits alimentaires tunisiens. En plus du contrôle officiel par les autorités régionales  et l’autocontrôle, l’Office Alimentaire et Vétérinaire (OAV) audite le plan national de surveillance et de contrôle des résidus des antibiotiques. Le dernier audit réalisé par l’office Alimentaire et Vétérinaire, le 15 mai 2014, est favorable avec un plan d’action portant essentiellement sur l’amélioration des prestations des laboratoires d’analyses.

En fin de journée le débat avec les participants c’est principalement focalisé sur le contexte post révolution de la Tunisie où l’inspection et le contrôle par les différentes parties prenantes sont dans une situation difficile. Les participants ont soulevé les constats suivant :

-        La vente libre des antibiotiques dans les souks

-        La délivrance sans prescription des antibiotiques par les officines que soit en auto médication humaine ou en santé animale par l’éleveur

-        L’utilisation des antibiotiques en dehors de l’AMM

-        La chaine de contrôle et d’inspection ne couvre pas tous les corps de métier impliqués dans la fabrication, la détention, la vente et l’utilisation des antibiotiques.

Cette rencontre, en complément d’autres rencontres sur ce thème, comme la contrefaçon des médicaments  à usage vétérinaire, l’antibiorésistance, … doit contribuer à l’édification de mesures opérationnelles s’intégrant dans le plan EcoAntibio tunisien proposé lors de la journée Dick-Ceva organisée le 4 juin 2014 en partenariat avec l’OIE, l’ENMVT, l’IRVT, le GTVTunisie, le CNOMVT, le GIPAC et le CNVZ.

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